Une femme enceinte sur 4 saigne au cours de sa grossesse. Rarement graves, ces saignements ont des causes différentes selon le moment de la grossesse où ils surviennent. Le point avec le Pr Dominique Luton, chef du service de gynécologie obstétrique de l’hôpital Bichat, à Paris.
Souffrir de saignements au cours de la grossesse n’est absolument pas exceptionnel puisqu’une femme enceinte sur 4 va avoir ce petit problème. Mais il faut malgré tout consulter rapidement, en particulier en début de grossesse, pour vérifier que celle-ce se déroule normalement. Si votre gynécologue-obstétricien n’est pas disponible, n’attendez-pas et rendez-vous chez votre généraliste.
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LES SAIGNEMENTS EN DÉBUT DE GROSSESSE
En début de grossesse, les saignements peuvent être des événements bénins, généralement dus à une petite fragilité du col de l’utérus. Mais dans près de la moitié des cas, ils annoncent une fausse couche, le plus souvent liée à une anomalie chromosomique. Autres causes possibles :
- Une grossesse extra -utérine (GEU) : les saignements sont alors noirâtres ou brunâtres. L’embryon s’est « installé » avant d’atteindre le nid utérin, le plus souvent dans une trompe. Cela se vérifie à l’échographie.
- Une infection.
- Une lésion du col non identifiée avant la grossesse.
- Une môle : c’est-à-dire une grossesse sans embryon qui finira par s’évacuer naturellement.
LES SAIGNEMENTS EN COURS DE GROSSESSE
Les saignements en cours de grossesse sont beaucoup moins fréquents. Ils peuvent indiquer un risque d’accouchement prématuré, une anomalie de l’insertion du placenta (bas inséré ou recouvrant le col) ou encore une fragilité du col de l’utérus.
En fin de grossesse, on craint plutôt la mise en route de l’accouchement (début du travail) ou encore un placenta mal placé (praevia) qui va singulièrement compliquer l’accouchement parles voies naturelles. Dernière cause, beaucoup plus rare: une hémorragie rétroplacentaire que le médecin va traiter sans attendre.
DANS QUELS CAS UN TRAITEMENT EST NÉCESSAIRE ?
La plupart du temps, le gynécologue-obstétricien va surveiller la grossesse un peu plus attentivement. Mais parfois, une prise en charge est nécessaire :
- Grossesse extra-utérine : on opère souvent en urgence afin de préserver la trompe ou, au moins, la fertilité. Mais si la grossesse est peu évoluée, le traitement peut être médicamenteux.
- Infection : on prescrit des antibiotiques.
- Menace d’accouchement prématuré : la future-maman est mise au repos avec des médicaments qui luttent contre les contractions. Une hospitalisation est possible si elle saigne beaucoup.