Installée à Dakar, Nadia Kopogo est la fondatrice de Table Pana, une résidence qui permet de faire découvrir des chefs cuisiniers sénégalais à travers l’organisation de dîners.
C’est en 2019 que la Française Nadia Kopogo lance Table Pana (« pana » pour « panafricaine »), alors qu’elle est installée à Dakar depuis un an. Concept : l’organisation d’un dîner pour 25 personnes, dans un restaurant branché de la capitale sénégalaise qu’elle privatise ou sur le rooftop de sa maison, au cours duquel les convives découvrent les plats d’un chef cuisinier de la place. Cette native de Bangui, capitale de la Centrafrique où elle a grandi avant de déménager en France à l’âge de 10 ans, dit avoir voulu combler un manque.À LIRERougui Dia : « La cuisine africaine, elle aussi, est haut de gamme »
« En bonne épicurienne et Parisienne, j’ai très vite déploré l’absence de restaurants aux cartes créées par des chefs locaux. Certes, on trouve le chef Pierre Thiam au Pullman Dakar Teranga ou Tamsir Ndir à l’Institut français, mais ce n’est pas assez. J’ai voulu donner l’opportunité de manger autre chose que de la cuisine française ou internationale mais aussi de découvrir les produits locaux cuisinés différemment », explique cette entrepreneuse de 35 ans, mère de deux enfants.
Chefs en vogue
À Paris, la jeune femme a été à la tête d’une entreprise de restauration cofondée avec sa sœur Clarence Kopogo, une cheffe cuisinière. « Avec notre service traiteur Table Nali (nom des vendeuses ambulantes en langue sango), nous proposions de la cuisine africaine à des particuliers ou alors pendant des festivals comme We Love Green. »
Pour Table Pana, Nadia Kopogo invite des chefs qu’elle a découverts sur les réseaux sociaux ou dont elle a entendu parler. Parmi eux, Omar Ngom qui a fait ses armes en Allemagne et en Italie, Cara Modou, formé en Amérique du Sud – et cuisinier du restaurant Akewa Concept de Ngor – ou encore Serigne Mbaye.
« Chaque dîner est composé de deux entrées, de deux plats et d’un dessert. Je m’occupe moi-même de la décoration, que je souhaite raffinée et contemporaine. J’évoque, pour les convives, le parcours du chef. Côté boissons, je m’appuie sur Martine Faye, gérante de la cave Africa Gourmet. Elle accorde le vin avec le menu. »
Pavé de zébu et ceviche de Ngor
Un dîner de Table Pana peut coûter jusqu’à 48 000 F CFA (73 euros) – entre 28 000 et 32 000 F CFA sans l’alcool –. L’occasion de déguster truite du Sine Saloum, pavé de zébu, ceviche de Ngor ou raviolis aux feuilles de patates douces entre autres mets.À LIRE[Tribune ] Le Sénégal sur la voie de la gastrodiplomatie
Budget d’organisation : environ 300 000 F CFA (457 euros). Quant aux chefs, ils touchent de 10 % à 12 % des recettes, que Nadia Kopogo ne souhaite pas dévoiler. La clientèle ? Plutôt haut de gamme. « Pour le moment, les clients sont plutôt des personnes de mon entourage, même si la communication sur les réseaux sociaux et le bouche-à-oreille permet aussi de ramener du monde. »https://www.facebook.com/v9.0/plugins/post.php?app_id=&channel=https%3A%2F%2Fstaticxx.facebook.com%2Fx%2Fconnect%2Fxd_arbiter%2F%3Fversion%3D46%23cb%3Df7186b43cca8e%26domain%3Dwww.jeuneafrique.com%26is_canvas%3Dfalse%26origin%3Dhttps%253A%252F%252Fwww.jeuneafrique.com%252Ff2d00c6b5695278%26relation%3Dparent.parent&container_width=631&href=https%3A%2F%2Fwww.facebook.com%2FTABLEPANA%2Fposts%2F224268199051481&locale=fr_FR&sdk=joey&width=500
Le huitième dîner de Table Pana s’est déroulé le 21 octobre, à la Loman Art Gallery, et a été cuisiné par le Sénégalais Amadou Sokhna, formé à Bruxelles. Dans le courant de 2021, Nadia Kopogo espère pouvoir fixer la périodicité de son rendez-vous et trouver le lieu définitif qui l’accueillera. De surcroît, cuisine et espace de restauration seront agrémentés d’une épicerie fine, consacrée aux produits du terroir sénégalais.