Les consommateurs du Sénégal et des pays voisins connaissent bien Le Lionceau, cette gamme d’aliments pour bébé fabriqués entièrement à base d’ingrédients locaux. La Sénégalaise Siny Samba, qui est à la tête de l’entreprise qui les produit, s’est confiée à Forbes Afrique.
Forbes Afrique : Comment vous est venue l’idée de créer la gamme de produits pour bébé Le Lionceau?
SINY SAMBA : Tout a commencé quand je travaillais en France en tant qu’ingénieure en recherche et développement chez le leader des aliments pour bébé. C’est là que j’ai commencé à développer cette passion pour la petite enfance. Le fait d’être dans l’univers des bébés et de pouvoir conseiller des parents sur l’alimentation de leur enfant m’a amenée à m’informer davantage sur ce marché au Sénégal, qui est mon pays d’origine. Une fois sur place, je me suis rendu compte que dans le secteur des purées pour bébé, 100% des produits étaient importés. Et cela vaut aussi pour les autres pays de la sous-région. Or, au Sénégal et partout en Afrique, nous avons des ressources agricoles qui sont très bonnes d’un point de vue nutritionnel. Je me suis alors demandé pourquoi ne pas les valoriser et en faire des purées made in Africa pour les bébés.
Pourquoi vous êtes-vous focalisée uniquement sur les aliments pour bébé?
S. S. : J’ai fait ce choix parce que j’avais de l’expérience dans ce secteur, mais surtout parce que je suis convaincue que la santé passe par l’alimentation que l’on a pendant les mille premiers jours de la vie. Je me suis donc dit que j’allais créer une entreprise dans ce domaine afi n d’apporter aux bébés des aliments sains pour qu’ils soient plus tard en bonne santé et à l’abri de certaines maladies chroniques. Pour moi, tout se joue dès la petite enfance.
Pourquoi avez-vous misé sur la valorisation des produits locaux?
S. S. : D’abord parce que nous avons des ressources extraordinaires ici en Afrique. On a du millet, du fonio, du niébé, le fruit du baobab, etc. Le comble est que la plupart de ces produits pourrissent dans les champs, créant beaucoup de pertes post-récoltes. Ainsi, nous avons des ressources en abondance, mais il faut aller les chercher, ce qui est un véritable challenge. Du coup, nous avons voulu les valoriser en en faisant des produits pour les bébés. En même temps, en travaillant avec les produits locaux, c’est toute une chaîne de valeur qui est impactée. Quand un bébé consomme nos aliments, il y a un effet depuis le champ jusqu’au consommateur. Car on aura acheté les matières premières auprès d’un agriculteur ou d’un groupe d’agriculteurs, ce qui leur permet d’avoir des revenus plus stables et de meilleures conditions cettes qui sont adaptées aux goûts locaux. Nous associons par exemple le mil à la banane : c’est un mélange que les parents avaient l’habitude de donner aux enfants sous forme de bouillie. Nous l’avons réadapté et nous avons apporté une certaine innovation dans sa formulation. Notre présence sur le terrain permet en outre de développer une proximité avec les clients. Nous avons ainsi mis sur pied une…
Pour lire l’intégralité de cet article, rendez-vous pages 36-37 du numéro 62 Novembre 2019, en